jeudi 1 juillet 2010

LUI, dans tout ça?

Pauvre coco. On a beau dire que nous sommes, jusqu'à preuve du contraire, un couple infertile, mais ce n'est pas moi qui vit avec la culpabilité ni le problème de conception. C'est coco. C'est lui qui ressent de la rage à me voir pleurer car j'ai fait un test négatif, c'est lui qui se sent inutile, nul, chaque fois que mon cycle n'aboutit pas. C'est lui qui n'en parle pas, qui se supplie de croire en lui-même qu'on se reprendra et que ça ira mieux le prochain mois.

Ce matin, il y avait un film qui jouait à la télévision. Bébé, paternité, comédie, quelque chose d'assez bien, qui fait que j'ai été tirée du sommeil par les rires saccadés de mon amoureux. Des fois, il devait même reprendre son souffle. Il est plus matinal que moi, avec un rire bien facile et contagieux. Il est adorable.

Tout heureux, il me raconte la fin du film, qui était bien sûr la naissance de deux bébés pour deux hommes qui étaient à nouveau fiers d'être papa. Tout à coup, son sourire s'efface. Ses traits deviennent sérieux.
"Tu sais, même si ce n'est pas biologiquement le mien, je veux que nous allons un bébé". Je lui souris et je le serre dans mes bras.
Je fronce les sourcis. Mais... Ce sont des sanglots que j'entends? Coco pleure comme un bébé dans mes bras. Il tente d'articuler à travers ses pleurs: "J'en ai assez! Je veux un bébé, je veux que nous ayons une famille, peu importe ce qu'il faut faire! Pourquoi ça doit nous arriver à nous? Pourquoi je ne peux pas te mettre enceinte? Qu'est-ce que j'ai fait de si mal pour que je mérite ça, pour que tu mérites ça?"

Les larmes envahissent mes yeux. J'aimerais tellement avoir une réponse. J'aimerais tellement être celle qui a réponse à tout. Mais, je ne peux pas. Je serre mon coco aussi fort que je peux.
Ce n'est pas juste de la peine, c'est de la frustration, qu'il a. Pourquoi, pourquoi, POURQUOI?

Coco est très émotif. L'aventure d'être parents, ça se vit à deux, et les péripéties, les bonnes comme les mauvaises, se vivent à deux aussi. Je n'abandonnerai jamais coco. Ma main est toujours là, ouverte, pour accueillir la sienne. Peu importe le futur, les résultats des examens, je ferai tout en mon pouvoir pour être enceinte. De Lui. Je me dois de me battre pour ça.
La prochaine fois que je veux le voir pleurer ainsi, c'est lorsqu'il tiendra son fils ou sa fille pour la première fois. Mais, il pleurera de joie.

Je t'aime, Coco. Garde le Cap, je serai forte pour toi.

1 commentaire:

  1. Je vous fais une grosse colle à tous les deux. L'infertilité se vit à deux et joue souvent au pendule: quand elle affecte plus un, l'autre peut remonter le moral des troupes. parfois, par contre, il arrive qu'elle atteigne les deux personnes en même temps, comme pour vous en ce moment. ce sont des moments très difficiles et il faut à tout prix se changer les idées ensemble, se jaser beaucoup et se soutenir mutuellement. on devient encore plus interdépendant. ne vous culpabilisez pas à faire les patates de sofa et à n'avoir pas le goût de sortir dehors. vous avez le droit à votre peine. gâtez-vous et surveillez-vous. continue de nous parler. lentement, mais bientôt, tout se replacera...
    bisous!

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